Le Rite écossais d'Ecosse :
L'Arc Royal

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"La connaissance mystique du Temple"


Il nous fallait donc revenir au cœur – cœur chrétien - de la maçonnerie de l'Arc Royal. Les rituels beaucoup trop sommaire et assez pauvres des années 1760 ne nous étaient pour cela d'aucune utilité. Il nous fallait donc nous référer à d'autres. Or les rituels du Royal Arch ont été, en Angleterre, enrichis d'éléments chrétiens à mesure que ces éléments étaient expurgés de la Maçonnerie de métier, selon un phénomène que J.-F. Var a étudié ailleurs, à la suite du Révérend Neville Barker Cryer. Ces rituels par bonheur existent, et ils ont été présentés par J. R. Clarke dans un article fondamental d’Ars Quatuor Coronatorum (volume 93, 1980) intitulé Some Early Royal Arch Rituals. Les rituels analysés sont principalement le Sheffield Ritual, daté d'environ 1780-85, le Tunnah Ms., d'environ 1795 et un ensemble regroupé sous l'appellation Depford Ms., de la même époque. Cette étude fut ensuite complétée par une autre due à John Hamill (AQC volume 95, 1982) dans laquelle celui-ci recense trente-six manuscrits, s'étendant d'environ 1780 à environ 1830, la majorité datant de 1796-1811 (donc d’avant l'Union). John Hamill se livre à ce commentaire qui vaut la peine d'être reproduit :
« Il résulte sans doute possible des manuscrit passés en revue que le Royal Arch était un degré au christianisme affirmé. On y trouve des références chrétiennes tant explicites qu'implicites qui, à mon sens, ne pouvaient pas être facilement acceptées par les tenants d’une autre foi. La " connaissance mystique du Temple " dans le manuscrit Sheffield, la " spiritualisation du Temple " dans le manuscrit Royal Arch et la troisième section de la conférence du manuscrit Tunnah sont toutes intensément chrétiennes et donnent pour l’agencement du temple de Salomon une interprétation symbolique totalement inacceptable par un non chrétien » (page 41) .

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Or cette « connaissance mystique du Temple » reproduit mot pour mot les « Questions concernant le Temple » mentionnées plus haut, questions figurant dans le manuscrit Dumfries, ainsi dénommé parce qu'il appartenait à la loge Dumfries Kilwinning, en Écosse, et qui date d'environ 1710. Toujours l’Écosse ! Et une Écosse primitive - relativement aux datations de la Maçonnerie moderne.

Qui plus est, si l'on se reporte à ce qui était donné à découvrir aux candidats une fois accompli le passage des voiles et que décrit Jones (op. cit., pp.166-167), on voit combien l'articulation est d'une logique absolue qui s'est imposée à nous.

Reste un travail : que convient-il de garder ou au contraire d'éliminer des trois « Conférences » des Principaux ? John Hamill fournit des indications utiles sur le caractère ancien, antérieur à l'éradication de 1835, ou au contraire récent et surajouté des divers passages desdites conférences. Elles nous aideront dans notre tri.

Comme on l'aura compris, le rituel définitif des Chapitres de l'Arc Royal du GPDG est encore en gestation. Le travail est bien avancé, mais il faut le poursuivre sans hâte ni paresse. À cette fin, le Chapitre Primitif fonctionnera comme une académie ou un laboratoire, tout en continuant de recevoir, selon les nécessités, des Compagnons de l'Arc Royal. Il disparaîtra le jour où sera consacré le Chapitre Iona, organiquement liée à la Loge Iona.